Initialement, la FFSA a émis une texte fin 2014 visant à réglementer les séries des types de véhicules sur les compétitions FFSA :
"ARTICLE II-A11 : Catégorie de véhicules.III-A11.1 Liste des véhicules admis : 
Il n'est pas autorisé de mélanger des véhicules à roues découvertes avec des véhicules à roues couvertes par des ailes. 
Le
 roulage simultané des véhicules de type "Tourisme ou GT", avec des 
véhicules de type "sport biplace ou monoplace" dont le poids est 
inférieur à 800 Kg, sera soumis à l'approbation préalable (ndl : on ne parle pas ici d'interdiction) de la fédération délégataire." 
Cette
 règle étant liée à la sécurité des circuits homologués par ses soins, 
la FFSA a également jugé opportun d'étendre cette règle de courses 
FFSA à l'organisation des journées circuits.
La règlementation pour les journées circuits est née d'un simple copier-coller d'une règlementation pour les voitures de course.
Cela
 a engendré très rapidement un raz de marée de questions insolubles 
posées à la FFSA, en particulier sur l'épineux problème des catégories 
de poids.
Alors, la FFSA a modifié
 courant 2015 la version de la règle concernant les journées circuits, 
en l'enrichissant de nouvelles contraintes. Mais sans la rendre 
compatible avec le monde des journées circuits.
Depuis
 une confusion croissante s'est installée dans le milieu concerné par 
les journées circuits. Les passionnés que vous êtes, les organisateurs 
et les directions des circuits sont démunis face à un texte que personne
 ne comprend et pour lequel chacun a une interprétation.
Le
 mutisme de la FFSA, qui n'a jamais engagé le moindre dialogue avec les 
acteurs du marché des journées circuits, ne fait qu'accroître 
l'incompréhension générale...
Pourquoi personne n'est-il capable d'expliquer comment appliquer cette règle ?
La
 première hypothèse est qu'aucun des acteurs du monde des journées 
circuits n'a la capacité de comprendre un texte rédigé de manière 
structurée, claire et précise.Pourtant, de très nombreuses personnes se 
sont attelées à la tâche, toutes sincèrement motivées : aucune n'est 
parvenue à expliquer comment appliquer cette règle.
Le
 texte de la FFSA est mal structuré. Il peut être interprété de diverses
 manières, ce qui est impropre à une réglementation précise.
Les points majeurs de "dysfonctionnement" de ce texte sont :
0/ une réglementation qui ne répond à aucun objectif
1/ une condition d'application de la règle mal qualifiée
2/ une règle mal définie
et d'une manière générale un problème de fond d'incompatibilité de ces règles avec la réalité du monde des journées circuits
0/ Une réglementation qui ne répond à aucun objectif
Sans audit ni concertation, la FFSA a édictée une réglementation sur l'organisation des journées circuits.
Le
 fait que cette règle soit présente dans le document RTS (Règles 
Techniques et de Sécurité) est objectivement le seul indice que l'on ait
 pour supputer que les voeux de ses rédacteurs pourraient être liés à la
 sécurité sur les journées circuits.
Comme
 aucun des acteurs des journées circuits n'a été à ce jour contacté par 
la FFSA pour une réflexion sur la sécurité, on ne peut que se demander 
qu'elle objectif sert cette règle ?
Après l'étude attentive des différentes interprétations de cette règle, on constate que son application a surtout des conséquences néfastes, tant sur la pérennité de l'activité que sur la sécurité.
Comme personne ne comprend le réel objectif de cette règle, son interprétation n'en est que plus difficile.
1/ La condition d'application de la règle :
C'est
 la condition que l'on vérifie pour savoir si l'on doit suivre la règle.
 Si la condition n'est pas remplie, alors la règle ne s'applique pas.Ce que dit le texte de la FFSA :
"La
 composition des plateaux avec un mélange de type de véhicules (GT, 
Tourisme, Sport Proto), se fera dans les conditions suivantes : ..." 
Il y a 1 question de forme et 1 question de fond qui se posent au sujet de cette seule condition d'application.
1.a/ Forme : de quel "mélange" parle-t-on ? 
3 types de véhicules sont cités : GT, Tourisme, Sport Proto.
Le texte veut-il dire :
- qu'il faut avoir les 3 types de véhicules "mélangés" pour la règle s'applique 
ou 
- est-ce que la seule présence de 2 de ces 3 types de véhicules est suffisante pour que s'applique la règle ?
En corollaire, si aucune ou une seule de ces 3 catégories roule sur le circuit, la règle n'a pas à être appliquée.
1.b/ Fond : les catégories GT, Tourisme et Sport Proto sont des catégories définies dans le cadre des compétitions FFSA.
 Elles ne correspondent à rien dans le monde des journées circuits, dont
 les plateaux comportent en moyenne plus de 90% de voitures 
immatriculées.
Mais
 cela n'est pas explicitement précisé par la FFSA : il en résulte la 
grande confusion actuelle sur un éventuel rapprochement à faire entre 
des catégories de voitures de course et des voitures homologuées 
seulement pour la route ouverte.
Cette condition d'application est inadaptée à la réalité des journées circuits.
2/ une règle mal rédigée :
La règle impose deux conditions d'organisations, nommées I et II.
Or sa rédaction entraîne des questions de forme et de fond.
La Condition I est écrite de la manière suivante :
"I . Répartition en fonction du poids des véhicules selon 3 configurations possibles : 
1/ moins de 800 Kg 
2/ 700 Kg à 1100 Kg 
3/ plus de 800 Kg 
les
 poids à considérer sont soit le poids à vide indiqué sur la CG, soit 
pour les véhicules de compétition le poids à vide indiqué sur la fiche 
d'homologation ou le poids réel conforme au règlement de la catégorie du
 véhicule."
Sur la forme :
2.a / Cette règle est techniquement insuffisante, car elle ne dit pas comment on détermine le poids d'un véhicule qui n'a ni homologation de course, ni certification d'immatriculation (nous avons pris la liberté de traduire en terme légal ce que la FFSA nomme "CG" dans son texte).
2.b / Le
 marché des journées circuits en France est largement dominé par les 
journées open pit lane (pas de groupes de roulage). Certaines journées 
proposent plus rarement 2 séries de roulage (en général 1 série 
monoplaces-protos + 1 série autres voitures).
Les
 journées circuits organisées sur 3 séries n'existent pas en France, ou 
sinon sont très atypiques (journées constructeurs, opérations de 
marketing, stages de pilotages ...).La raison en est simple : les 
organisateurs répondent à un besoin, à une demande. Les journées 
organisées selon 3 groupes fractionnent beaucoup trop le roulage, 
réduisent le temps d'accès à la piste et in fine provoquent des 
situations à risques sur la piste.
Sur le fond :
2.c /
 on ne sait pas quelle étude, quel raisonnement, quelle expertise a fait
 conclure à la FFSA que des séries fondés sur les poids des voitures 
répondrait à son "objectif" (ce qui d'ailleurs ne fait que rendre plus 
indéfini l'objectif de la FFSA).
2.d /
 pourquoi 800 Kg ? Ce choix a pour conséquence d'isoler une part très 
minoritaire de passionnés qui roulent sur circuit avec des voitures de 
moins de 800 Kg, comme par exemple les Caterham ou les Elises Mk1 ou 
encore les Ariel Atom, les Westfields, ...
En
 fait, les 800 Kg viennent d'une règle qui traite de l'organisation des 
plateaux des courses FFSA qui "mélangent" des voitures de course de type
 GT et Tourisme avec des Sport-Protos de moins de 800 Kg.
2.e /
 un organisateur de journées circuits n'aura jamais la même composition 
de plateau d'une journée à l'autre. Par contre, il a l'obligation légale
 de fournir un service équivalent à tous ses clients.
Ce
 fait est contradictoire avec le concept d'une répartition basée sur des
 critères absolus tels que le poids : les plateaux doivent être 
équilibrés au moins en nombre de véhicules pour satisfaire aux 
obligations légales imposées aux sociétés qui organisent les journées 
circuits. La FFSA, en imposant des critères de poids, interdit à l'organisateur de constituer des séries équilibrées.
2.f /
 Une des grandes différences entre la FFSA et le monde des journées 
circuits est que les voitures que gère la FFSA dans ses évènements sont 
construites en fonction de règlement de poids FFSA globalement stables 
dans le temps.
Dans
 le monde de la course, la catégorie de poids fait la voiture. Il suffit
 d'imposer des poids dans un règlement pour que les voitures s'adaptent.
 Et si cela n'est pas possible, les critères de catégories sont revus 
pour garantir le nombre nécessaires de participants en course.
C'est
 tout le contraire pour les journées circuits : les clients n'ont pas 
acheté leur voiture en fonction des catégories de poids de la règle de 
la FFSA, et la règle des poids (fixes) FFSA ne permet pas de s'adapter à
 la réalité d'un plateau pour garantir une répartition équilibrée des 
séries, condition sine qua non d'une bonne organisation d'évènement automobile.
2.g / Les
 catégories des voitures de course de la FFSA sont régies par de 
nombreux critères : poids, puissance, pneumatiques, hauteur, largeur, 
type de carrosserie, appuis aérodynamique ... TOUS PRIS EN COMPTE 
SIMULTANEMENT, en vue de constitutions de plateaux équilibrés en nombre 
et en performance des véhicules pour faire de la compétition. 
L'objet des journées circuits est diamétralement opposé à celui des évènements FFSA : aucun esprit de compétition n'est toléré sur une journée circuit. Donc les critères techniques d'équité entre les véhicules qui roulent ensemble sont hors de propos.
Pourtant
 une application de plateaux par poids irait dans le sens d'une 
"coursification" de l'organisation des journées de roulage loisir.
Vouloir
 faire des journées circuits qui ressembleraient à des plateaux de 
course FFSA entraînerait une déviance accidentogène de l'esprit des 
journées circuits.
2.h /
 Pour l'instant, la seule alternative à laquelle sont contraints les 
organisateurs est de limiter leur plateau à la seule catégorie de poids 
de plus 800 Kg.
Compte
 tenu de la nature du marché des journées circuits, appliquer la 
répartition par poids engendrerait 2 séries disproportionnées : moins de
 800 Kg (10% à 15% des voitures de la journée) et plus de 800 Kg (85% à 
90% des voitures de la journée).
Ce
 qui est irréalisable en pratique, ne serait-ce que pour les raisons 
évidentes de réglementation du commerce : deux clients qui payent le 
même prix pour une même prestation sur un même circuit au même jour 
doivent avoir en retour effectivement les mêmes qualité et quantité de 
prestation. L'un roule dans une série de 70 voitures, l'autre dans une 
série de 6 voitures : difficile de prétendre qu'il s'agit du même 
produit.
Avec ce texte, La FFSA empêche les organisateurs de suivre la réglementation qui régit leur activité commerciale.
Conclusion :
La
 règle des poids est incompatible avec l'environnement et l'esprit des 
journées circuits. Mais elle est également contradictoire avec la 
réglementation commerciale en France.
Elle entraîne des effets collatéraux néfastes pour l'ensemble des acteurs des journées circuits.
La condition II est rédigée de la manière suivante :
" II
 . La composition du plateau sera sous la responsabilité de 
l'organisateur de l'évènement, en accord avec le responsable du circuit,
 en tenant compte des performances des véhicules et de l'expérience des 
pilotes" 
Faut-il appliquer :
- la condition I ET la condition II 
ou bien
- la condition I OU la condition II ?
2.i / si on doit appliquer la condition I ET la condition II
 , alors l'organisateur devra définir entre 4 et 12 séries sur la même 
journée, en raison des différentes combinaisons qu'il devra gérer.
On
 a vu précédemment que une application stricte d'une répartition par 
poids telle qu'imposée par la FFSA n'est à elle seule pas réalisable.
A fortiori, l'application simultané de la condition I ET la condition II est encore moins applicable.
2.j / si on doit appliquer la condition I OU la condition II , les organisateurs seront ammenés à opter massivement pour la condition II. Rendant la condition I inutile.
Cette
 application de la seule condition II permettrait de continuer à 
accepter les voitures de moins de 800 Kg sur un grand nombre de journées
 circuit.
CONCLUSION GENERALE :
Le propre d'une réglementation est de répondre à un besoin, traduit en objectifs, en imposant une "meilleure manière de faire" (best practice).
Les "meilleures manières de faire" sont alors décrites précisément dans une réglementation.
Force est d'admettre que pour l'instant, le texte qui nous concerne ne remplit aucun de ces critères :
- aucun objectif ne se dégage de ce texte
- aucune best practice n'est décrite
- la rédaction du texte prête uniquement à confusion
Aussi, la FFSA a produit au sujet des journées circuits un texte qui n'a de règlementation que le statut.
Ce texte est même contradictoire avec la réglementation commerciale en France.
Tant
 que la situation reste en l'état, les circuits assument le risque de 
l'exploitation de ce texte aux interprétations multiples, par exemple en
 cas de mise en cause dans un accident grave.En effet, ce sont eux qui 
sont responsables de l'application de ce texte et de la règlementation 
qu'il est sensé porter
Ce sont donc les circuits qui pour l'instant ont la lourde tâche de porter cette bombe à retardement.
C'est
 pourquoi, par mesure de précaution, les circuits les plus concernés par
 les risques d'accidents graves sont pour l'instant obligés d'opter pour
 la version la plus restrictive de la lecture du texte de la FFSA.
En
 l'occurrence, le circuit Le Mans Bugatti nous impose pour l'instant de 
ne pas faire rouler les voitures de plus de 800 Kg avec les voitures de 
moins de 800 Kg.
On
 ne peut que subir les effets collatéraux de cette initiative : des 
centaines de propriétaires de voitures de moins de 800 Kg sont pour 
l'instant interdits de piste sur un grand nombre de circuit français et 
les structures qui organisent les journées circuits se retrouvent en 
danger en raison de la perte nette de fréquentation de 10% à 15% de leur
 clientèle.
Si
 l'intention de la FFSA est par exemple d'améliorer la sécurité sur ces 
évènements, il faudrait qu'elle admette que certains des professionnels 
de ce marché oeuvrent déjà efficacement en ce sens depuis de nombreuses années.
En 13
 années et plus de 250 évènements, Slick et Stock Organisation a mis en 
place des procédures et une organisation qui démontre que la sécurité 
des participants n'a rien à voir avec des classifications par poids :
Par exemple, citons :
- procédures de dépassement
- interdiction de dépassement dans des zones à risque (courbe Dunlop du Mans, Pouas de Dijon, épingle à Dreux)
- système d'avertissements strictement appliqué
- vitesse limitée générale sous drapeau 
- contrôle des accès en piste
- surveillance en piste
- briefing obligatoire par un moniteur BPJEPS
 ....
Aucune de ces procédures n'est suggérée par la FFSA.
Comme
 vous tous, nous espérons que la FFSA saura prendre rapidement 
l'initiative d'engager un travail constructif avec les spécialistes des 
journées circuits, si ce n'est pour sauver la situation, au moins pour 
améliorer vraiment la sécurité sur les circuits.
Sportivement à tous
Yannick Vaillant
Gérant de Slick et Stock Organisation

Que la FFSA s'occupe de la compétition puis qu'elle nous laisse tranquille.
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