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Youngtimers : entre collection et spéculation...


Depuis quelques années, le petit monde de la voiture de collection est bousculé par l'arrivée d'une nouvelle génération de voitures : les Youngtimers. Issues des années 80 et 90, ces "jeunes anciennes" littéralement, sont de plus en plus prisées des trentenaires et quadra qui ont tous de bonnes raisons de se passionner pour ces modèles encore considérés pour beaucoup comme de simples voitures d'occasion pas chères et non de véritables voitures de collection...


Qu'ils les aient possédées à leurs 20 ans, affichées en poster dans leur chambre d'ados ou simplement rouler dedans parce que papa, le tonton ou le grand-père en possédait une, ces voitures commencent à se faire une place chez les collectionneurs, jeunes et moins jeunes. Les grands médias ont fini par donner un large écho au phénomène "youngtimers" qui a même désormais son magazine attitré et ses entrées dans les grands événements du monde de la collection, comme au salon Rétromobile. La Fédération française des véhicules d'époque (FFVE) a compris elle aussi qu'il faudrait désormais compter avec cette nouvelle génération de collectionneurs et les voitures qu'ils affectionnent.

Certains y trouvent un moyen de rouler décalé, d'autres de se payer la sportive de leurs rêves à petit prix, les collectionneurs dans l'âme souhaitent simplement préserver de beaux exemplaires avant qu'il soit trop tard. A ceux-là, sont venus s'ajouter plus récemment une autre catégorie de "collectionneurs", les spéculateurs. Attirés par l'appât du gain rapide, certains marchands d'anciennes avertis ont commencé à jeter eux aussi leur dévolu sur les modèles les plus prisés... à commencer par les versions sportives de ces années là. Voyant à leur tour une occasion de dégager un bénéfice confortable à moindre effort, de nombreux particuliers ont cru avoir de l'or dans le garage et sont venus alimenter la flambée des cours sur bon nombre de modèles...

Ainsi a-t-on vu notamment la cote des séries limitées ou modèles spéciaux s'envoler littéralement. Le mouvement Youngtimers a en effet remis en lumière d'anciennes stars du Sport Auto. En rallye, le mythique Groupe B et toutes les "séries 200" destinées à l'homologation ont ainsi vu leur cote doubler ou tripler en l'espace d'une petite décennie à peine. Par exemple, une Peugeot 205 T16, longtemps dénigrée pour sa mise au point bâclée, a retrouvé un statut d'icône et son cours est passé de 30.000 à plus de 60.000 € en quelques années seulement. Une autre française "artisanale" est passé elle aussi au statut d'objet culte : la R5 Turbo. Même phénomène avec les ex-stars des circuits. Moins rare, mais pas moins désirée, une BMW M3 e30 est aujourd'hui un achat réservé aux plus fortunés avec des prix moyens qui dépassent facilement ceux d'une M3 e46 ! Sans parler des versions "Collector" dès leur sortie, comme la Sport Evo, qui sera bientôt aussi chère que la nouvelle M4... Pour l'instant, nul ne sait dire si la cote d'une Clio Williams ira jusqu'à rejoindre celle de sa glorieuse aînée la R8 Gordini, mais rien n'empêche de le concevoir très sérieusement.  On a bien vu passer dernièrement des annonces de 205 GTI à très faible kilométrage affichées plus de 15.000 € ! On ne peut pourtant pas parler dans ce cas précis d'un modèle de prestige ou de faible production. Mais la GTI jouit d'une cote d'amour importante et a marqué assurément sa génération, c'est une des valeurs sûres pour la collection dans les prochaines années.

Tout porte donc à croire que seuls les modèles vraiment emblématiques de cette période subiront à ce point les affres de la spéculation, mais la situation est encore en pleine évolution pendant que le temps fait son oeuvre pour nettoyer l'offre des exemplaires en mauvais état. Ainsi, même les Maserati biturbo, boudées car souffrant d'une mauvaise image, retrouvent de l'intérêt et des couleurs, dans le sillage de leurs versions phares comme la Ghibli. Par effet de bord, les modèles moins prisés devraient eux aussi voir leur cote tirée vers le haut à mesure que les "icônes" deviendront de moins en moins accessibles. D'ailleurs, même le prix des épaves finit par grimper, la course aux pièces détachées ayant déjà commencé pour cause de rupture chez de nombreux constructeurs... 

Pour finir sur un aspect plus positif de la situation, il faut admettre que la hausse actuelle généralisée de la cote des youngtimers permet à plus de propriétaires d'entreprendre des restaurations coûteuses afin de préserver même les modèles les moins prisés. Ainsi, collectionner une Seat Ibiza SXI ou une Visa GT ne sera peut-être plus perçu comme une folie complète dans quelques années...

Commentaires

  1. Il y a 10 ans mon ami et moi avons trouvé une 205 GTI pour 1500 euros en parfait état ; nous aurions dû l'acheter , je savais que c'était un investissement. Mon ami n'a pas voulu.
    Lui-même collectionne les GS-GSA ; une GS birotor se négocie aux alentours de 12000 euros. Jean-Pierre Laurens spécialiste en réparation d'anciennes possède la première birotor exposée à l'époque au garage de Saintes.

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  2. Il y a 11 ans j'ai acheté ma premiere 205 gti 1.9l 1500 € , un ami a acheté la meme l'année derniere pour 3700 € ...
    Par chance j'ai trouvé une deuxieme 205 gti , une 1.6 cette fois pour 400 € il y a 4 ans . Mais les prix on explosé . Il faut les garder precieusement nos gti . Entre le tuning et l'auto cross il y a eu de la perte

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